L’hippodrome
La connaissance des parcours, la nature, la sévérité des obstacles, les tournants, la main à laquelle ils sont pris, les montées, les descentes, la longueur de la ligne droite constituent un avantage précieux pour les spécialistes de certains champs de courses ; ils peuvent ainsi se ménager et donner le maximum de rendement dans l’effort ultime. Parfois ces chevaux font preuve de performances remarquables, alors que sur d’autres champs de courses ils présentent des interversions de forme. Ces particularités de hippodrome sont bien connues des sportsmen. Les hippodromes de la région parisienne offrent quelques particularités intéressantes à signaler. C’est ainsi que celui du Tremblay, dont les parcours finissent par une montée, est généralement favorable aux chevaux entraînés à Chantilly où la montée finale est classique ; les spécialistes de la ligne droite sont avantagés à Maisons- Laffitte. Certains hippodromes de province où tes tournants sont accusés- (tournants en épingles à cheveux) handicapent particulièrement les grandes et puissantes machines ; Nice et Auteuil ont des tournants faciles. Les tournants exercent une grande influence sur le résultat de la course. Faire tourner un cheval lancé au train de course sans rompre ou désunir son allure, constitue une réelle difficulté. Il est aisé de comprendre que si dix ou douze chevaux se présentent ensemble à un tournant – circonstance se produisant presque invariablement au début de la course – la place que chacun d’eux occupe à ce moment revêt une extrême importance. Ceux qui se trouvent placés contre la corde, c’est-à-dire à l’endroit où la courbe de la piste est la plus accentuée, peuvent éprouver une certaine difficulté à prendre le tournant, mais ils bénéficient d’une notable économie de parcours. Ceux placés à l’extérieur, contraints de tourner beaucoup plus loin, se trouvent forcément au milieu de la piste, et doivent accomplir un trajet supplémentaire et attendre un passage pour se placer plus avantageusement. Il en résulte fatalement une perte de temps susceptible d’intervertir le résultat d’une course, surtout entre deux chevaux de même classe. Certains chevaux – le fait est fréquemment signalé dans les échos sportifs – prenant le dernier tournant très au large, lorsqu’ils ne sont pas battus de loin, auraient été très dangereux pour le vainqueur s’ils n’avaient pas été victimes de cet incident. Les jockeys placés à la corde – du fait du virage à rayon réduit – doivent, pour ne pas compromettre leur équilibre du cheval, raccourcir son action, alors que ceux placés à l’extérieur, mais qui effectuent un plus long parcours peuvent l’étendre. Y a-t-il compensation ? A en juger par la tactique adoptée par certains jockeys des plus compétents, qui n’hésitent pas à faire le tour du peloton pour venir à l’extérieur, on aurait tendance à répondre par l’affirmative. Bien entendu, cette tactique ne peut être utilisée avantageusement qu’avec un cheval » généreux « , doué de puissantes actions. L’influence du sens des tournants revêt une importance considérable, certains chevaux éprouvant une réelle difficulté pour tourner sur un côté. En outre, les chevaux qui ont une tendance à » biaiser « , à droite ou à gauche, sont favorisés dans divers hippodromes selon que le parcours de la course s’effectue dans leur sens. Parfois des chevaux – et la cause échappe à l’analyse – semblent avoir une préférence pour certains hippodromes ; c’est ainsi que Deauville ferait acquérir à quelques sujets une forme nouvelle. La connaissance de l’hippodrome où le cheval figure doit être prise en sérieuse considération dans les engagements et pour l’établissement du papier.
Pronostics avec hippodrome